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16ème Biennale d'Art Contemporain

Sur le thème de la fragilité

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Nous étions 20 Communelles et Commun’ils ce samedi 3 décembre 2022 pour

une visite guidée de 1h30 dans les immenses bâtiments de l’ancienne usine Fagor.

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Notre jeune guide nous avait sélectionné quelques œuvres remarquables :

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« Standing by the ruins of Aleppo » de Diana Amartini :

réplique en terre cuite de la cour de la mosquée d’Alep, bâtiment millénaire détruit lors de la guerre en Syrie.

« Growths » de Eva Fabregas : sculptures géantes et colorées suspendues à la charpente, créées à partir de tissus élastiques remplis de ballons. Formes étranges évoquant pour certains des végétaux, des animaux, pour d’autres des organes sexuels... Chacun son interprétation !

« Moss people » de Kim Simonsson : sculptures d’êtres enfantins recouverts d’une matière verte ressemblant à de la mousse, figurines inspirées de contes de fées, mangas ou jeux vidéo.

« We were the last to stay » de Hans Op de Beek : une halle entière peinte en gris, représentant un camping figé, pétrifié, comme recouvert de cendre. Ambiance glaciale, les visiteurs font partie de l’œuvre en apportant la couleur et le mouvement. Réflexion sur une certaine vision de notre société ?

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« Je ne reconnais pas la compétence de votre tribunal » de Nicolas Daubanes : réplique en carton d’une salle d’audience du tribunal militaire de Lyon. L’artiste interroge sur le grand nombre de condamnations à mort pendant la guerre d’Algérie. Autour de la pièce sont exposés les portraits de condamnés à mort réalisés à la limaille de plomb aimantée.

« Even the Shade Does not Belong to Them » où Mohammed Kazem met en lumière les travailleurs étrangers des pays du Golfe

Sylvie Selig : Révélation de cette biennale, née en 1941, doyenne de la manifestation, découverte sur Instagram !

« Weird family » : sculptures de personnages, les membres d’une famille, fabriquées en papier mâché et différentes matières, feuilles, branches, plumes ou objets de récupération.

«Stateless» : une fresque monumentale sur 50 m de long, huile sur toile, raconte l’histoire d’un homme à tête de lièvre et d’une jeune fille pendant la guerre.

L’artiste expose aussi des dessins et de splendides broderies de fil rouge sur tissu, féeriques et troublants.

Il s’agit de la première exposition de cette vieille dame de 80 ans. C’est une œuvre de toute une vie, poétique, pleine de fantaisie, d’étrange, de rêve, impressionnante, magnifique ! Vous l’avez compris, c’est mon coup de cœur !

Un beau moment de culture partagé, un grand merci à Elisabeth pour la proposition de cette visite et aux Communelles organisatrices.

​Le petit mot d’Elisabeth, à l’origine de cette visite :

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"Manifesto of fragility"est le titre de cette 16ème biennale de Lyon; elle explore les complexités de la fragilité et de la résistance à travers de œuvres de l'antiquité jusqu'à nos jours.

Pour  les artistes, leur fragilité  peut être leur force; c'est en  sublimant que les plus belles créations  peuvent naître!

Je trouve cette biennale assez « accessible » ; la tendance à revenir à du figuratif y est pour quelque chose sans doute.

L’idée de faire cohabiter des tableaux anciens ou des sculptures romaines ou autre avec les créations pour la biennale est plaisante ; il y a beaucoup moins cette scission « art classique » » et « art contemporain » avec l’arrogance qui pouvait parfois accompagner cette notion.

Je retiens spécialement le travail de Sylvie Selig, octogénaire autodidacte, révélée par Instagram où les commissaires de la biennale l’ont repérée. Sylvie Selig nous montre là le travail d’une vie !

Une grande toile de 50m de long (qu’elle n’avait jamais vue elle-même en son entier) où on suit la vie d’une jeune fille à travers les événements de la guerre et autre.

Toute une famille de personnages imaginaires très expressifs en volume, sur une estrade, très expressifs et faits de matériaux très divers et superbement travaillés.

Pour finir, une série de très beaux dessins (réalisés au bic ou autre pointe fine) de personnages, rehaussés de broderies somptueuses et libres.

J’ai aussi été touchée par le pavillon gris, ou tout est gris et où la vie s’est brusquement arrêtée. La poussière semble s’être déposée sur ces objets. La vie semble en être partie, mais qui sait ? Il n’y a pas eu de bombardement ni de cataclysme ; cet endroit semble en attente de quelque chose de nouveau. 

Une ou deux oeuvres très poignantes également :

- une très belle reproduction de la mosaïque d'une mosquée très ancienne qui a été démolie en Lybie

- un tribunal "en carton" qui retrace un procès express qui amena plusieurs membres du FLN  à l'échaffaud.

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Merci à Elisabeth pour l’organisation de la visite et à Martine pour le compte-rendu

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